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Porte-bébé aussi bien que l'écharpe

Ce qu’on aimerait ne plus entendre… et pourquoi ? -Série 1

Dans cette première série de « Ce qu’on aimerait ne plus entendre… et pourquoi ? », lancée par l’équipe de communication de TELP, nous allons questionner deux croyances du monde du portage dit « physiologique » :

  • « L’écharpe est le moyen de portage le plus physiologique »
  • « Le portage face au monde, ce n’est pas physiologique »

Table des matières

Introduction : Parler de "portage physiologique"

Nous ne discuterons pas, dans cet article, de la pertinence (ou non…) de l’utilisation du terme « physiologique », appliqué au portage. Le fait est, qu’il est communément admis et utilisé ; nous allons donc débuter nos réflexions, sans y toucher pour l’instant, en apportant simplement une nuance : si le mot « physiologique » devait avoir une place en portage, ce serait pour désigner (éventuellement) une position de l’enfant et non, toute une catégorie d’outils. La physiologie étant propre à un corps, un moyen de portage, ne peut par définition pas être physiologique.

L’écharpe : le seul moyen de portage physiologique ?

Les limites de l’écharpe comme unique solution

Une phrase souvent entendue auprès de professionnels, qui tient sa source dans la croyance d’une position unique toute puissante, accessible uniquement des porteurs en écharpe. Aucun autre outil ne permettrait alors d’atteindre ce Saint Graal positionnel, faisant de l’écharpe l’outil parfait, à privilégier quels que soit les profils et besoins.

Il est dès lors facile d’identifier le problème de cette affirmation : tous les autres moyens de portage sont des outils de secondes classes, de moindres intérêts, n’offrant pas le meilleur à l’enfant. Et quel parent, voudrait offrir le « moins » bon à son enfant ?

Les conséquences pour les parents

Les parents se retrouvent alors sous la pression d’un outil de portage en particulier, et quel outil ! L’installation d’un bébé en écharpe de portage nécessite un apprentissage, qui n’aboutit pas, pour tous, sur une maitrise de l’outil et un confort absolu lors des portages. Selon notre morphologie, le comportement de notre bébé en écharpe, notre quotidien… l’écharpe peut être un réel fardeau, endossé pour « offrir le meilleur » au bébé, au détriment de notre bien-être parental et même parfois, le confort de l’enfant.

 

Le parent recevant cette injonction se voit alors privé de la liberté de choisir le moyen de portage qui lui conviendrait le mieux et est forcé de composer avec un outil, éventuellement inadapté à son quotidien, le menant souvent, vers un abandon prématuré du portage. A l’inverse, un parent qui privilégierait un autre outil à l’écharpe, se verrait accablé de la culpabilité de n’avoir pas « choisi le meilleur » pour son enfant.

Dans un cas comme dans l’autre, le parent est mis en situation d’échec et de difficultés dans sa parentalité, sur les bases d’une croyance n’ayant aucun fondement scientifique.

Parent porteur porte-bébé

Le portage face au monde : une pratique à nuancer

Sur-stimulation et posture du bébé : qu’en est-il vraiment ?

Portage face au monde

Les défenseurs de cette vision du portage reprochent généralement à la position « face au monde » : le risque de sur-stimulation, l’impossibilité d’obtenir une position « physiologique » pour le porté, et le décentrage du porteur… Mais qu’en est-il vraiment ?

En ce qui concerne le risque de sur-stimulation, il n’est pas nul, mais dépend essentiellement de l’âge du bébé et du lieu dans lequel, on envisage cette position de portage. Ainsi, il conviendra avant tout d’être attentif aux signes d’agacement et de fatigue du bébé, afin de limiter la durée de portage en fonction du développement et des besoins du porté.

Sur la question de la « physiologie » ou – plus justement – du confort et de l’adaptabilité du moyen de portage au duo porteur-porté, il existe de nombreux modèles de porte-bébés permettant un portage « face au monde ». L’offre étendue de ces modèles permet à chaque famille de trouver l’outil qui lui conviendra le mieux, en fonction de ses enjeux personnels : base large (comme chez Ergobaby, Tula ou Babybjorn) ou base étroite.

Les recommandations pour un portage sécurisé

Globalement, les recommandations des marques, concernant le face au monde est d’attendre les 5-6 mois de l’enfant, de limiter la durée de l’activité dans le temps (environ 20 min) et de privilégier cette pratique à un environnement connu, dans un premier temps (recommandations de chez Ergobaby, par exemple).

Cependant, il n’est pas toujours possible de suivre ces recommandations (situation de handicap, enfants aux besoins particuliers…), et il est de la responsabilité de chaque porteur de rester à l’écoute du porté, quelle que soit la situation (portage à bras ou dans un outil, face au monde ou face au porteur, poussette…).

Conclusion : Prioriser les besoins des familles

Le portage est un outil de parentalité pensé pour simplifier la vie des parents : permettre une réponse aux besoins des enfants, tout en gagnant en autonomie, disponibilités, possibilités…

Affirmer, sans outre remise en question, qu’un portage est meilleur qu’un autre, est contre-productif, et risque d’engendrer un sentiment d’échec, de la culpabilité, des peurs … menant souvent à l’abandon du portage, par des parents initialement motivés.

Alors nuançons nos propos, croisons nos sources et surtout, remettons le parent et ses besoins au centre du portage.

Formation TELP : Adapter le portage aux besoins spécifiques

Lors des formations de moniteur et monitrices de portage TELP, un temps de réflexion et de travail est prévu autour de ces injonctions du « monde du portage ». Il est alors possible pour chaque professionnel de se faire sa propre opinion sur des bases sourcées et discutées.

Si vous êtes déjà professionnel du portage, et souhaitez approfondir ces réflexions, approfondir vos connaissances, notamment autour des cas particuliers en portage, la formation continue « Cas particuliers : adaptation du portage » est faite pour vous !

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